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Vous pensez qu’avoir la fibre sociale est une qualité ? Vous croyez qu’il est bien d’être tourné vers les autres ? Qu’il peut être bon de vous soucier de ceux auprès de qui vous vivez ? Pardon de vous le dire, mais vous vous trompez. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est un “spécialiste”, et pas des moindres : il fait partie de ces analystes supérieurs, payés par un cabinet pour expliquer aux grandes entreprises qu’elles sont à côté de la plaque. Vous savez, ces analystes qui ont suivi le cursus d’une grande école, qui se sont ensuite faits bizuter dans un petit cabinet, pour finalement en rejoindre un grand, et qui auront passé leur vie à juger une entité qu’eux-mêmes n’auront jamais construite : l’entreprise.
Resituons le contexte
Pardonnez-moi pour le paragraphe précédent, très sarcastique, et exagéré sur la fin. Autant le dire une bonne fois : le métier d’analyste est un vrai métier, qui a largement prouvé son utilité. Avoir fait une grande école n’est pas non plus forcément synonyme de forfanterie, en tout cas je l’espère, j’en sors également. Mais tout de même ! Malgré leur professionnalisme, il arrive que certains oublient le sens des réalités et en viennent à prononcer des énormités à faire rougir un poivron.
C’est le cas d’un analyste dont le nom sera tu, pour éviter tout lynchage gratuit. Sachez simplement qu’il a été cité dans un dossier consacré à la culture d’entreprise de Michelin, publié par Les Échos le 2 mai 2019. Dans ce dossier, qui présente la fibre sociale très forte du Groupe français, le journal présente notamment la volonté du manufacturier clermontois de maintenir son empreinte industrielle en Europe, en cédant le moins possible aux sirènes de la délocalisation.
Cette caractéristique très louable, qui permet de maintenir des centaines d’emplois, est aussi synonyme de coût : la main d’œuvre y est en effet bien plus chère que dans les pays émergents. C’est de cette caractéristique que notre analyste tire la sentence suivante, implacable : “La fibre sociale de Michelin est une faiblesse”. Eh oui ! En faisant le choix de respecter et de prendre soin de ses salariés, Michelin n’augmente pas ses marges autant qu’il le pourrait. C’est donc une faiblesse !
La fibre sociale de Michelin
C’est pourtant bien la base. François Michelin, qui a dirigé l’entreprise auvergnate pendant 47 ans et l’a faite passer du 20ème rang mondial à la place de leader, se plaisait à répéter que “ce qui fait Michelin, ce sont ses hommes et ses femmes”. La réussite du Groupe, d’après lui, tenait dans “l‘équilibre entre les employés, les actionnaires et les clients, chacun devant penser à ce qu’apportent les autres”. Toute sa vie, jusque dans ses ultimes interviews, il insistait sur la nécessité absolue d’écouter les autres, encore et encore.
C’est la raison pour laquelle, à sa mort en 2015, plusieurs milliers de personnes étaient présentes à Clermont-Ferrand pour ses obsèques. Quel autre chef d’entreprise a suscité un tel engouement ? Certains trouvèrent la chose paradoxale, étant donné qu’il s’agissait d’un patron très discret, à l’humilité exemplaire. Mais au contraire, cet amour des gens, François Michelin l’a gagné à travers son intérêt pour les autres et son désintérêt pour sa propre personne. Il avait la fibre sociale chevillée au corps.
Certes, il n’aimait pas les syndicats. Mais qui avait besoin des syndicats, avec un tel patron ? Plusieurs années après sa mort, un grand nombre d’employés gardait sa photo sur leur bureau. Lui qui aimait à dire que “contre les faits, on ne peut rien dire”, c’est un fait que sa fibre sociale a mené Michelin vers les sommets qu’on lui connaît. Cette fibre, il a voulu la communiquer à l’entreprise toute entière, pour qu’elle fasse partie de son ADN. Alors lorsqu’on entend un analyste affirmer avec aplomb que “La fibre sociale de Michelin est une faiblesse”… Mieux vaut ne même pas commenter.

Votre fibre sociale est votre plus grande richesse !
“Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise : sa réputation et ses hommes”.(Henry Ford)
Un sondage récent indiquait que le défaut le plus haï chez les managers était leur tendance à n’écouter qu’eux-mêmes, étant convaincu de détenir la vérité. Ce résultat n’est guère étonnant : comment voulez-vous qu’un manager soit apprécié s’il ne s’intéresse pas à ses collaborateurs ? Et cette caractéristique, qui vaut pour les managers, vaut également pour tous les types de leaders. Si vous voulez être celui qui entraîne les autres, il vous faut les écouter, les prendre en compte, les aider.
C’est cela, la fibre sociale. Il ne s’agit pas pour autant de faire tout ce que les autres veulent : vous restez le guide, et la décision finale vous appartient. Cependant, il faut nécessairement prendre les autres en compte, et les associer à la décision, y compris ceux à qui cette décision ne plaira pas. Du jour où nous l’avons bien compris, s’il nous arrive de commettre des erreurs, les autres nous pardonneront, et nous soutiendront.
Précisons que cet article n’est pas sponsorisé 😉
De très loin ce que j’ai lu de plus intelligent sur la question. A méditer en dehors même de l’entreprise…
Vous avez bien raison, l’entreprise n’est pas la seule concernée, cela peut s’appliquer partout. Merci Rufus !